La cigogne blanche représente un élément essentiel de la culture alsacienne, notamment à Strasbourg. Cet oiseau figure en effet systématiquement sur toutes les cartes postales et on le retrouve sur les doudous, les casquettes et les chaînes de porte-clé.
La cigogne est un élément incontournable de la vie courante de la province, que ce soit sur les toits ou dans les boutiques de cadeaux. Elle est presque considérée comme une image de fabrique : c’est le symbole de l’animal totem de cette région. Qui n’est pas familier de cet oiseau de grande taille, au bec long et au plumage blanc et noir ? Personne, pour être précis.
La cigogne est un oiseau symbolique
Cet oiseau migrateur est avant tout un signe de fertilité, puisque la cigogne est réputée être celle qui livre le nouveau-né. Afin de séduire le volatile et qu’il vienne livrer un bébé, les mères répandaient des friandises devant leur maison.
Conformément à la mythologie, les esprits de tous les enfants résideraient dans une fosse située sous les colonnes de la cathédrale de Strasbourg. Les cigognes entreraient alors dans ce bassin creusé afin de sélectionner et de porter tendrement un jeune enfant ouaté au foyer qui le recevrait de son bec.
Dès lors, les cigognes sillonnent l’Alsace, se posent sur les toits et signalent éventuellement la naissance d’un enfant. De plus, selon la légende, l’oiseau a la capacité de porter chance à la maison où il construit son nid.
La cigogne est un oiseau qui se déplace
Les cigognes sont des oiseaux qui migrent deux fois par an, du continent africain vers l’Alsace, en variant leur itinéraire au gré des saisons. Effectivement, dès que le printemps pointe le bout de son nez en Alsace, les cigognes tirent parti des longues journées pour donner à leurs petits davantage de temps pour manger.
C’est la saison de la raréfaction en Afrique à cette époque de l’année ; la diminution des proies contraint les volatiles migrateurs à repérer un site où ils peuvent manger confortablement.
Ils reviennent cependant en Afrique, puisque les glaces et la neige leur interdisent de chercher à manger, bien que leur plumage leur permette d’endurer le froid. On observe progressivement que la cigogne a écourté son parcours et passe l’hiver en Espagne, ainsi que dans une partie du territoire français. Le réchauffement climatique est sans doute à l’origine de ce déplacement.
En Alsace, le milieu se détériore et les cigognes disparaissent
Du printemps à l’automne, les cigognes se postaient au sommet des tours des églises alsaciennes, pour y installer et bâtir leur nid en vue de la création éventuelle d’une famille. Quand l’hiver et ses basses températures venaient, les cigognes, ne trouvant rien à manger, s’envolaient.
Le nombre de cigognes à Strasbourg n’a cessé de décroître au cours des années 1970, tombant de 148 couples en 1960 à 9 en 1974. En vérité, les cigognes ne rentraient pas d’Afrique de l’ouest après leur voyage pour de nombreuses causes :
- Le recours inconsidéré aux produits phytosanitaires, dont elles furent victimes ;
- des électrocutions dues à la pose de câbles à très haute tension ;
- l’assèchement des terres mouillées en Alsace ;
- sécheresses en Afrique, notamment au Sahel ;
- la pose de câbles aériens ;
- une chasse extensive.
Or, en 2021, on ne trouve pratiquement plus de cigognes en Alsace, ni même en Afrique. C’est un problème grave qui doit être résolu.